T’inquiètes, je me sers tout seul

Naturellement, Amazon ne m’a envoyé aucun avertissement ! Il se trouve que j’ai eu la chance de repérer cette annonce 24h après publication sur SellerCentral.

En résumé, les choses se produiront comme suit:

Le 21 février, je reçois cette “facture”, cette notification plutôt.

Le 22 février, j’essaie frénétiquement de contacter le support aux vendeurs via SellerCentral pour demander une explication et faire immédiatement suspendre le paiement prévu jusqu’à ce que le problème soit résolu – je devrais probablement expliquer que mon compte bancaire personnel était en danger, car les détails de la carte de crédit que j’ai avait saisi à l’ouverture de mon compte sur Amazon il y a si longtemps était alors ma carte personnelle, non liée à un compte d’entreprise, et je savais que je n’avais pas 11 000 euros disponibles dessus.

23 février. Amazon répond que le montant est correct et dû. J’explique que ces sommes n’ont pas de sens! Qu’elles sont issues d’Espagne et non de France, qu’une même référence est répétée sur différents montants, et que ces totaux défient toute logique.

Non répond de nouveau Amazon, aucune erreur ! Nous n’arrêterons pas le processus de paiement.

Le 26 février, Amazon tente de débiter ma carte bleue du montant total, mais le paiement est bloqué par ma banque car il dépasse le plafond de paiement quotidien maximum, et je n’ai tout simplement pas autant d’argent en solde de toutes façons.

24h plus tard, Amazon réessaye. La banque bloque alors ma carte de crédit. Amazon ne peut plus effectuer de nouvelles tentatives mais je me retrouve aussi sans carte. Ça a été une semaine stressante, et j’ai des explications à donner à ma banque!

28 février. Amazon reconnaît enfin pour la première fois qu’il peut effectivement y avoir une erreur. Ils me demandent d’attendre.

2 mars. Amazon dit qu’en raison d’une erreur sur leur plate-forme, une centaine de fournisseurs ont été surfacturés et que je serai bientôt remboursé de 8 097,65 euros. J’exige une explication complète de ces chiffres.

Ce qui – soit dit en passant – soulève également la question: comment faire confiance à une entreprise qui commet de telles erreurs (avec « des centaines de fournisseurs »), en particulier des erreurs de cette ampleur (de l’ordre de 10 000 euros pour moi) et qui est apparemment incapable de les résoudre immédiatement et ne s’en occupera d’ailleurs pas pendant des mois!

7 mars. Mon compte bancaire est réactivé. Amazon me prélève immédiatement 3145,31 € – en dessous de mon plafond de paiement. Ce montant est donc traité et je ne l’ai pas appris tout de suite.

Le 8 mars, Amazon tente d’expliquer leur chiffre de 8 097,65 euros, mais leurs explications n’ont aucun sens. Je démontre par A+B que le préposé raconte des conneries. Je me fâche et demande l’intervention d’un superviseur. Je suis complètement perdu. A partir de là, silence radio complet d’Amazon.

Dois-je me répéter?! Silence complet d’Amazon qui, il y a quelques jours, vient de reconnaître une erreur majeure affectant prétendument des CENTAINES de vendeurs, donnant des explications risibles et jouant maintenant au jeu du silence!

Et pendant ce temps:

Le 11 mars, mon compte est débité de 360,00 €

Le 13 mars, mon compte est débité de 540,00 €

Le 16 mars, mon compte est débité de 324,00 €

Le 18 mars, mon compte est débité de 486,00 €

Le 10 avril, mon compte est débité de 87,48 €

Le 11 avril, mon compte est débité de 131,22 €

Le 12 avril, mon compte est débité de 262,44 €

Le 13 avril, mon compte est débité de 524,88 €

Le 15 avril, mon compte est débité de 1 049,76 €

Le 17 avril, mon compte est débité de 2 099,52 €

OK, ok, Amazon, j’ai bien reçu votre message, les amis. Le temps est aux actions désespérées, il s’agit d’urgence de faire appel à un avocat au Luxembourg (et ne pas tomber deux fois dans le même piège!). Je leur demande d’envoyer une injonction immédiate à Amazon.

Amazon me remboursera tous ces prélèvements quelques jours plus tard. Zéro explication, zéro excuse, et naturellement, zéro compensation de quelque nature que ce soit.

C’est un vrai plaisir de faire affaire avec vous!

Dois-je préciser qu’à présent je suis plus que légèrement contrarié? Je viens de donner une provision à cet avocat luxembourgeois pour faire arrêter vos abus, les gars, vous l’aurez voulu! Le cas des objets perdus d’Allemagne sera de retour!

Je suppose que j’imaginais que Justice pourrait enfin se faire.

Mais quel amateur!

Alors, petit résumé rapide sur la signification de tout ceci, au-delà des anecdotes (je sais que c’est amusant de regarder un amateur se faire ainsi marteler mais il faut aussi savoir reconnaître et étudier la technique des pros quand ils montrent d’aussi bonnes dispositions).

Quelque chose d’un peu complexe? Le support vendeur fera de son mieux pour vous mener nulle part. Ils cesseront aussi de donner la moindre information fiable au premier signe de problème (s’ils vous donnent seulement quelque chose d’utilisable en premier lieu). À partir de là, si vous abandonnez de vous mêmes (par exemple, comme je l’ai fait dans le cas de mon adaptateur de voyage), c’est tout bénéfice pour Amazon qui s’est débarrassé de vous à un coût nul puisque vous avez abandonné vous-même. Option 2, vous décidez d’insister, eh bien, il n’y a pas beaucoup d’options, en fait. Écrire à Jeff@amazon? Parfaitement inutile. Les forum de vendeurs? Une impasse plus que probable si ces forums sont liés à Amazon, justement, car les modérateurs sont des employés dont le rôle est de supprimer rapidement votre message après le tollé initial. De fait, je reste très étonné de voir le nombre de vendeurs essayant de publier des articles sur les lacunes d’Amazon sur les propres forums d’Amazon. J’ai vu tant de ces liens qui, une fois publiés, ont tout simplement disparu peu de temps après, avec leurs réponses afférentes, etc. Là encore, l’ayant moi-même fait, je puis difficilement juger. Un bon coup de la part d’Amazon qui occupe ainsi l’espace de communication soit-disant public afin de le contrôler intégralement, lui permettant d’identifier les fauteurs de troubles et de détecter les problèmes véritablement dangereux pour eux-mêmes avant qu’ils ne dégénèrent. L’option légale? Eh bien, réfléchissez-y bien car cela peut être un choix coûteux et chaotique (lisez la suite pour le savoir, puisque c’est le choix que j’ai fait moi-même). Oh! Et n’oublions pas cet autre gag amusant de la part d’Amazon: prétendre qu’un organisme tiers, en l’occurrence, la Commission de Surveillance du Secteur Financier au Luxembourg (CSSF) existerait comme recours possible pour un arbitrage extrajudiciaire éventuel. Mon avocat les a contactés. Ils n’avaient aucune idée de ce dont nous parlions et se sont déclarés incompétents ! Vraiment, une manoeuvre de nouveau incroyable d’Amazon qui vous dirige vers une organisation qui n’a aucune idée qu’elle est censée avoir un rôle dans votre litige. Vous venez de perdre encore une semaine ou deux, plus les frais.

Maintenant, regardez tout cela à nouveau mais du point de vue d’Amazon. Vous faites attention à bien garder le silence. Vous ne répondez pas lorsqu’un avocat vous envoie des requêtes sur cette question allemande que vous avez si magistralement évitée il y a quelques mois. En fait, vous rembourserez l’argent prélevé parce sinon ce serait trop évident, mais une fois fait, surtout ne dites rien. Le vendeur a dû en subir les conséquences, vous l’avez bloqué à la banque. Vous n’engagez aucune dépense pour vous impliquer dans un arbitrage bidon qui n’existe pas. Vous restez bien calmement à ignorer les gesticulations de la partie adverse et vous attendez. Pendant ce temps, cet imbécile de vendeur s’agite et dépense comme un fou, son temps, son stress et son argent. Laissez-le mijoter, laissez-le se noyer lentement à essayer de débloquer quelque chose. Bientôt, il sera tout à fait mûr!

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